Récemment, deux danseurs, un de Toronto et l’autre de Vancouver, m’ont demandé de leur conseiller des studios de danse contemporaine offrant des classes de maîtres. Je leur ai suggéré Studio Bizz, un établissement à l’épreuve du temps, qui depuis des décennies se situe au même endroit, quoique sous différents noms. Toutefois, aucune autre suggestion ne me venait à l’idée.
Je me suis souvenue qu’un des danseurs présent à la séance photo de notre nouveau site web s’était plaint du fait que sa technique s’était dégradée en deux ans. En fait, depuis son déménagement à Montréal, il avait du mal à trouver des cours ouverts correspondant à son horaire. Comme la plupart des danseurs, lorsqu’il ne travaille pas, il enseigne, ce qui lui laisse peu de temps pour s’entraîner. Malheureusement, ces plaintes, je les entends trop souvent depuis les dernières années et ceci, par un nombre incalculable de danseurs à Montréal. Je me demandais à quel point la situation pouvait être déplorable, donc comme toute personne curieuse, je me suis tournée vers Google.
Sachant qu’une recherche Google, sans spécifier un endroit en particulier, donnerait des résultats par proximité géographique, j’ai été consterné lorsque ma recherche avec les mots “drop-in + dance” m’a donné des pages entières de studios à Toronto. En ajoutant «Montréal» à la recherche, le résultat en tête de lice est une annonce parrainée par un studio offrant des cours à la session, et seulement deux classes ouvertes au niveau de remise en forme. Le deuxième était un blog, publié en 2008, demandant de l’aide pour trouver des cours ouverts en danse contemporaine. Plusieurs essais de mots clés en anglais et en français étaient tout aussi décevants. J’ai trouvé une abondance d’annonces Kijiji et de vidéos YouTube sans pertinence, et même des cours de “pole-dancing”. Le peu de résultats légitimes étaient des cours pour adultes débutants cherchant à se remettre en forme ou à la recherche de nouvelles sensations.
Nous ne pouvons clairement pas rivaliser avec Toronto. Après tout, avec 6 millions d’habitants, la population de la région du Grand Toronto est presque le double des 3,8 millions de la région du Grand Montréal. J’ai voulu savoir comment se portait cette industrie dans les autres grandes villes du pays et les résultats de ma recherche m’ont laissé perplexe. En fait, Vancouver et Calgary, avec des populations de 2,3 millions et 1,2 millions respectivement, avaient chacune un grand choix de classes ouvertes de différents styles et niveaux. Faut-il conclure qu’il n’y a pas de corrélation directe entre la grosseur d’une population et l’accès à la formation? J’ose croire que nous n’avons pas moins de danseurs que ces autres grandes villes canadiennes. Alors, comment peut-on expliquer le problème?
J’ai procédé à une enquête informelle parmi les danseurs et professeurs de Montréal pour constater que nous, la communauté de la danse, avons une mauvaise compréhension de la question. D’une part, plusieurs d’entre eux ont pour avis que nous ne sommes pas aussi “grand” que ceux d’autres villes. A cela, je dis que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Deuxièmement, ceux qui enseignent me disent qu’il n’y a simplement pas de demande pour les classes ouvertes. Si j’additionnais tous les danseurs qui se sont plaints de ne pas en trouver, je pourrais facilement remplir des studios entiers. Par ailleurs, il y a 110 écoles de danse dans la région du Grand Montréal. Beaucoup de leurs élèves font face au même problème: aussitôt qu’ils commencent leurs études au cégep ou à l’université, ils ne trouvent plus le temps pour les cours en session. A travers mes nombreuses années d’enseignement, j’ai vu des centaines d’étudiants prometteurs et talentueux arrêter la danse pendant leurs années d’études postsecondaires en raison du manque d’accès aux classes ouvertes.
Ceci a souvent eu pour effet de voir partir les meilleurs danseurs de Montréal. Malheureusement, la question est plus complexe que des danseurs se plaignant d’un manque de classes ouvertes. Le vrai problème est l’accès limité à la formation de bonne qualité qui empêche de formidables danseurs de réaliser leur plein potentiel. Depuis les années 90, beaucoup de sociétés de croisières et des entreprises telles que Canada’s Wonderland ne viennent plus à Montréal pour des auditions et tiennent les essais dorénavant exclusivement à Toronto. Le résultat est que la communauté de danse s’affaiblit, alors que d’autres villes nous surpassent en termes de ressources et d’opportunités. Il s’agit d’un véritable cercle vicieux.
Je sais que certains d’entre vous proposent des cours ouverts. Grâce au contenu de Facebook, je peux savoir qui enseigne et où se trouve ces cours sont ouverts. Le problème demeure qu’il faut que je vous connaisse pour vous trouver! Les classes de qualité à Montréal sont difficiles à trouver, et contrairement à Toronto, Vancouver ou Calgary, les studios dont vous êtes locataires, ne font pas suffisamment de marketing. Studio Bizz aurait dû être le premier résultat à apparaître au cours de ma recherche Google, suivi par les studios où vous enseignez. Malheureusement, dans le monde ou nous vivons, si vous n’apparaissez pas sur les premières pages d’une recherche Google, c’est presque dire que vous n’existez pas!
Alors je fais appel à tous ceux qui offrent des cours ouverts à nous aider à rectifier ce problème. Si vous offrez déjà des cours ouverts ou si vous voulez commencer à le faire, si vous êtes à Montréal ou dans les villes voisines telles que Boucherville et Laval, nous allons vous publiciser votre offre sur notre page Facebook et rendre ces informations disponibles aux écoles partout dans la ville. Il suffit de nous envoyer le nom et l’adresse du studio où vous enseignez, la ville, le site web, et les styles de danse disponibles.
Remettons Montréal sur la carte où on y trouve une communauté de danse compétente, forte et durable.
Aussi, n’oubliez pas de nous joindre sur notre page Facebook et Twitter!