Les Arts: Un Investissement louable

Ça fait maintenant presqu’un an qu’Artmistice s’est repositionné et réinventé comme étant une organisation d’art de la scène commerciale. Je suis fière de ce que nous avons accompli depuis la dernière année et les grands pas que nous avons faits en nous réaffirmant dans l’industrie. En rétrospective, cela a demandé un financement considérable et suffisamment de risque; il n’y a pas beaucoup d’efforts louables et de succès qui ne le requièrent pas. Par contre, les récompenses et les résultats ont été plus que positifs et certainement efficaces.

 

Ayant œuvré dans le domaine pour un certain temps avant de commencer la compagnie, nous avons eu le temps d’accumuler les ressources suffisantes et la chance de pouvoir réinvestir dans la companie lorsque nécessaire. Mais que dire de ceux qui ne font que commencer? Ou ceux qui ont frappé un mur et n’ont pas les ressources pour restructurer leur organisation?

 

Le financement des arts est, sans faute, toujours une des premières choses à être coupé durant un ralentissement économique. La perception que l’art n’est pas un investissement ne fait qu’empirer la situation, surtout pour les nouveaux artistes. Les compagnies qui ont reçu de l’aide financière et ont eu le temps de faire leurs preuves continuent de recevoir des fonds même lorsqu’elles sont devenues financièrement autosuffisantes. Elles embauchent probablement des rédacteurs professionnels de demandes de subventions, rendant la tâche d’autant plus difficile pour les nouveaux talents. Ce n’est plus tellement une question de couper le financement disponible aux artistes, mais comment les fonds sont distribués. Lorsque l’intérêt potentiel et conséquemment la valeur du travail d’un artiste devient secondaire à la qualité de l’écriture de sa demande, il y a un problème.

 

Nous avons décidé de prendre la voie commerciale avec la croyance que si nous continuons d’être intéressants, les gens payeront pour le travail investi. La perception que l’art n’est pas une affaire lucrative est seulement ça : une perception. Et c’en est une mauvaise. Considérez les festivals d’été de Montréal, le Broadway de New York, le West End de Londres, les musées en Europe… L’art devrait être vu par le gouvernement, la société, et les investisseurs corporatifs comme étant un investissement et non une perte nette. Si l’art était traité comme tout autre commerce, avec les subventions allant aux artistes et organisations qui en ont vraiment besoin, laissant ceux qui ont déjà connu du succès le devoir de s’autofinancer, l’art aurait peut-être la chance de prospérer comme un réel contributeur économique.